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qui s’en allait, de porte en porte, quêter la nourriture du jour.

« Quoi ! disait-on, la princesse Gôpâ et son fils Rahoula ne sortent qu’en palanquins dorés, et le prince Sâkya s’avise de mendier ! C’est une honte pour le royaume. »

Prévenu du scandale, Souddhôdana accourut aussitôt. — « Ô mon fils ! pouvez-vous compromettre ainsi notre illustre race ? Ne suis-je pas là pour vous nourrir avec tous vos religieux, sans que vous descendiez jusqu’à recevoir l’aumône ? » Ferme et respectueux, le Bouddha répondit : « C’est la règle, mon père ; nul n’a le droit de s’y soustraire. » Et il entra au palais où un repas splendide avait été préparé. Gautamî et toutes les dames vinrent lui rendre leurs devoirs ; chacun remarqua l’absence de Gôpâ. Elle avait déclaré qu’elle ne se dérangerait pas pour tous les ermites du monde. N’était-ce pas à son époux de venir la visiter dans ses appartements ? « J’irai, » dit Sâkya, comprenant qu’il devait au moins quelques égards à une femme si malheureuse ; mais, pour concilier cette démarche avec les convenances, il pria Maudgalyâna et Sâripoutra de l’accompagner. Le roi souleva lui-même le rideau qui fermait l’apparte-