surveiller les travaux, pressant les ouvriers, et ne trouvant jamais rien d’assez beau pour son fils bien-aimé.
Les religieux avaient quitté Vênouvana et s’étaient mis en route ; à Kapila on savait, jour par jour, l’itinéraire qu’ils devaient suivre. La majesté paternelle exigeait peut-être que Souddhôdana attendît tranquillement, dans son palais, l’arrivée des voyageurs ; mais demandez donc ce sacrifice à un homme qui, depuis douze ans, n’a pas vu son fils.
La première entrevue eut lieu à quelques lieues de Srâvasti : elle fut des plus touchantes. Le respect et l’amour filial ne pouvaient manquer à celui qui possédait tant de vertus. Le Bouddha n’enseignait-il pas à ses disciples que, pour un fils de famille, un père était l’égal de Brahma lui-même ?
Le prince Siddhârtha l’avait prédit, la nuit de son départ : Cette ville de Kapila, qu’il laissait endormie, serait un jour debout pour le recevoir.
Chacun voulut assister à l’arrivée du sage : depuis le dernier-né, suspendu au sein maternel, jusqu’au plus vieux des Sâkyas, tout le monde était au bosquet des Nyagrôdhas. Seule, une femme resta enfermée au fond du palais : c’était Gôpâ.