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pressement pour écouter les exhortations du sage. Les Brahmanes eux-mêmes se taisaient, et les rudes épines de l’apostolat se changeaient en fleurs. Bimbisara, accompagné d’une foule innombrable, était venu recevoir son ami aux portes de la ville, et il lui avait offert un superbe Vihâra (couvent), nommé Vênouvana, « jardin des Bambous. » Le Bouddha réfléchit longtemps avant d’accepter, même de la main d’un ami, une pareille libéralité. L’indépendance religieuse lui semblait devoir y perdre ; d’un autre côté, avec le nombre croissant des membres de l’association, les besoins quotidiens devenaient impérieux, et les aumônes des fidèles insuffisantes. Sâkya se décida à donner aux prêtres la permission dangereuse, mais nécessaire, de recevoir des offrandes considérables, telles que des maisons avec les terres qui en dépendaient.

Le réformateur devait faire à Râdjagriha deux conquêtes précieuses pour le Bouddhisme. Tandis qu’il était, avec ses disciples, dans cette délicieuse retraite de Vênouvana, deux hommes distingués, préoccupés des fins dernières, étudiaient sous un professeur hérétique. Ils rencontrèrent par hasard Asvadjit, un des cinq premiers disciples, qui, après avoir renié