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rèrent bientôt une grande influence sur les ermites. Kâcyapa était dévoré de jalousie ; l’orgueil l’aveuglait, et il se croyait plus parfait que le nouveau venu.

Un jour, le peuple devait venir faire des offrandes aux religieux ; Kâcyapa, qui craignait de se voir éclipsé, et surtout de perdre les largesses de ses dévots, voulut, à tout prix, éloigner Siddhârtha. Celui-ci, habile à lire dans le cœur des hommes, évita au supérieur la peine de chercher un prétexte, et, par l’effet d’une puissance surnaturelle, il se transporta à l’autre extrémité du Djamboudvipa. Le lendemain, dès l’aube, il était de retour à l’ermitage. Kâcyapa lui demanda hypocritement pourquoi il avait disparu ; la cérémonie avait été des plus édifiantes, et on l’avait beaucoup regretté.

Le Bouddha, toujours calme et souriant, dévoila à cet envieux les pensées mesquines qui avaient troublé son âme, et il les lui présenta comme réfléchies dans un miroir.

L’homme ne démêle pas toujours ses propres sentiments, surtout quand ils sont mauvais.

Kâcyapa fut effrayé de se voir si bien deviné, mais il n’en devint pas plus humble.

Avec le mois de janvier, les froids arri-