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rez ici, et je vous enseignerai la loi. » Ils acceptent ; la joyeuse partie finit plus sérieusement qu’elle n’avait commencé, et ces jeunes fous deviennent de parfaits croyants. Inutile de dire qu’ils abandonnèrent leurs habitudes d’intempérance, et n’emmenèrent plus de demoiselles à la chasse.

C’était un beau succès ; mais, dans son zèle, Siddhârtha ne croyait jamais faire assez de conquêtes spirituelles.

Dans cette même forêt se trouvaient trois ermitages dirigés par les trois frères Kâcyapa[1]. Le Bouddha, qui avait ses vues, laissa ses disciples, et s’en fut seul demander l’hospitalité à l’ermitage d’Ourouvilva. Il n’était pas exigeant, et ne réclamait que la permission de coucher dans la cuisine. Le supérieur accueillit cette requête avec une bonhomie hautaine. « J’y consens, dit-il ; mais je dois vous prévenir que vous serez en concurrence avec un Nâga fort peu endurant. Toutes les nuits, il rentre ici pour se coucher près du foyer. Nous, qui sommes des saints, nous ne le craignons pas ; mais pour vous, qui

  1. Pour les distinguer on les nommait : Ourouvilva Kâcyapa (habitant Ourouvilva), Nâdi Kâcyapa (vivant au bord de la rivière), et Gaya Kâcyapa (habitant près de Gaya).