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Le Nirvâna ! Voilà le grand mot qui a soulevé tant de polémiques. L’homme, après la mort, est-il à tout jamais plongé dans le néant, ou trouve-t-il un état calme qui laisse subsister sa personnalité ? Nous n’avons ni le loisir ni la prétention d’éclaircir de si graves questions, mais, dans l’hypothèse du néant, nous serions bien étonnés que le Bouddha ait séduit tant d’âmes en promettant si peu. Eh quoi ! à ces maux qui sont le partage de l’humanité vous ajoutez les privations de toute sorte, vous dévouant pour les autres ou luttant contre vous-même ; et, pour résultat final, vous obtenez l’anéantissement suprême ! Coupable, vous étiez menacé de transmigrations indéfinies ; les enfers brûlants ou glacés s’ouvraient pour vous engloutir ; vous seriez punis, et vous ne seriez pas récompensés !

Les Nihilistes objecteront que la créature, fatiguée des combats de la vie, aspire au repos et que c’est déjà un bonheur de ne plus souffrir.

Dans la métaphysique du Bouddhisme, les fins dernières donnent matière à controverse ; la science n’a pas encore promené son flambeau à travers ces ténèbres que le maître semble avoir laissées subsister à dessein ; n’importe, le Nihilisme ne peut