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s’élancer à travers les airs pour passer au-dessus du fleuve. Sâkya s’est simplement souvenu d’un privilége acquis aux saints ; mais le batelier tombe évanoui de frayeur. Bientôt revenu à lui, il va rapporter ce miracle au roi qui abolit immédiatement le péage en faveur des religieux. Pour le Bouddha, dont le calme ne s’est pas démenti, il entre dans la ville, et va tranquillement quêter sa nourriture. Son repas terminé, il se dirige vers le Mrigadâva ou bois des gazelles. Là habitent ses anciens disciples, et, quoique leur maître ait bien changé, ils le reconnaissent de loin. Ce n’est plus l’ascète épuisé auquel les enfants jetaient des pierres ; la force et la majesté éclatent dans sa démarche ; une belle couleur d’or, récompense de la patience et de la pureté, brille sur son visage. Les personnages de bonne caste sont indignés de cette mine de prospérité.

Ceux qui ont eu des torts les aggravent volontiers, croyant ainsi s’excuser eux-mêmes.

« Voyez, disent-ils, ce relâché, ce gourmand, gâté par la mollesse ! Il croyait, par les austérités, s’élever au-dessus des autres, et maintenant, il ne s’occupe qu’à ramasser des aumônes pour manger davantage ! Gardons-nous d’aller au-devant de