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séatiques, hollandaises. Mais le débouché accru stimule à son tour la production, tout d’abord celle des marchandises européennes que l’on peut offrir en échange des denrées tropicales ; puis la production industrielle améliore à son tour les moyens de transport ; et c’est de la sorte que l’Angleterre de 1800 à 1841 a dépensé pour ses moyens de transport par voie ferrée et par bateau plus que la totalité des républiques italiennes ensemble durant leur existence.

Ces considérations, Marx les avait reprises dans son Anti-Proudhon (1847). La découverte de l’Amérique, les galions d’or et les marchandises coloniales amoncelées stimulèrent, avait-il expliqué, la production jusqu’à ce que les bras vinssent à manquer ; mais quand les machines eurent suppléé aux bras dans une production centuplée, du même coupelles centuplèrent les moyens de communication. « Le fileur put habiter l’Angleterre en même temps que le tisserand séjourne aux Indes orientales ». « La grande industrie, détachée du sol national, dépendit uniquement du marché universel, dés échanges internationaux »[1]. On voit là cette réciprocité d’action du commerce et de la production décrite déjà par List.

Cependant ce processus par où l’élargissement des moyens de circulation réagit sur les moyens de production, si Pecqueur et List l’ont constaté, comment s’explique-t-il ? Est-il possible que

  1. Marx, Misère de la Philosophie. 2e éd., pp. 189, 193, 194.