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Marx, Lassalle, fomentait la résistance armée et ne succomba que devant la garnison trop forte. À Elberfeld, où Engels siégeait dans le comité de sûreté publique, les troupes (un bataillon d’infanterie, un escadron de uhlans et deux pièces de canon) furent expulsées de la ville, et Engels ne déposa le pouvoir que sur l’ordre du comité apeuré par les supplications d’une bourgeoisie qui redouta l’avènement, immédiat de la « République rouge ». Dans la Révolution badoise, Willich, Johann Philipp Becker, Engels, le jeune Liebknecht, les débris du corps ouvrier de Stephan Born, combattirent ; et c’est devant Rastatt, sûr la Murg, que tomba l’horloger Joseph Moll.



Une marée de réaction brutale passa sur l’Allemagne. Les vaincus de la Révolution badoise, saxonne et rhénane se dispersèrent dans tous les pays de l’Europe. Ils furent persécutés souvent. La Suisse à elle seule expulsa environ 11.000 réfugiés allemands. Quelquefois la persécution fut odieuse de la part des gouvernements radicaux, dont plusieurs, comme à Lausanne, avaient dû à l’effort des ouvriers allemands leur victoire. Il y avait alors en Suisse environ vingt-quatre groupes ouvriers. Le jeune Wilhelm Liebknecht, en février 1850, essaya de les grouper au congrès de Morat. On arrêta tous les mandataires ; on en expulsa 296.