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geoisie. Ils réunirent un congrès mi-partie démocrate et communiste, qui siégea à Cologne en août 1849. On agita le pays. À Wœringen, une réunion tenue le 17 septembre et où parlèrent Engels, Schapper, Wilhelm Wolff et un jeune orateur inconnu, Ferdinand Lassalle, réclama la « République rouge ». Des barricades s’élevèrent à Cologne le 25 septembre, quand on voulut arrêter Becker, Schapper, Wilhelm Wolff et Moll[1]. En novembre, quand vint la crise des libertés parlementaires, quand l’Assemblée nationale de Berlin refusa l’impôt, le journal de Marx appela aux armes ; le comité démocratique, où il siégeait avec Schapper et Schneider, exigea d’urgence les mesures suivantes : 1o le refus des impôts ; 2o la convocation immédiate, du Landsturm et l’armement gratuit du peuple par les communes ; 3o la création de comités de salut public dans chaque commune. Ce fut cet appel qui amena Marx et ses deux coaccusés devant la cour d’assises de Cologne, le 9 février 1849, et il prononça alors le discours retentissant ou il établit la théorie réaliste de la révolution.

Cependant, à Düsseldorff, le jeune disciple de

  1. Nous savons par V. Zenker. Die Wiener Revolution 1848 (1897), que Marx, dans l’intervalle (du 28 août au 7 sept. 1848) était allé faire une tournée de conférences à Vienne. Les résumés que font de ses discours les journaux viennois attestent qu’il développa les idées de son traité Salariat et Capital. Il ne fut pas compris, et il rencontra, pour faire échouer sa propagande, l’adversaire habituel : le socialisme philosophique, représenté, cette fois, par Hermann Jellinek. D’où le mépris avec lequel Marx a toujours parlé de la révolution viennoise.