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c’est l’Allemagne surtout qui en est sortie renouvelée.

Bien que la Révolution eût éclaté à Paris d’abord, où se transporta aussitôt le comité central, c’est sur l’Allemagne, avec une préoccupation fidèle au Manifeste, que Marx et Engels attachent leur regard. C’est pour l’Allemagne que Marx, Engels, Schapper, Heinrich Bauer, Joseph Moll, Wilhelm Wolff rédigent la circulaire qui demande, avec une République allemande une et indivisible à régime parlementaire, la socialisation des biens féodaux, des mines, des moyens de communication, des hypothèques et des rentes foncières, la limitation du droit d’héritage, l’impôt progressif, la création d’ateliers nationaux, le droit au travail pour les adultes, le droit de vivre pour les enfants et les infirmes, l’éducation gratuite : c’est le programme même des mesures de transition préconisées par le Manifeste (§ 53), que l’on adaptait à la révolution allemande.

Mais comment y intervenir efficacement ? Non point par l’incursion brusque d’une légion allemande ? comme l’avait formée, à Paris, Herwegh, selon l’ancienne tactique mazziniste. La conduite du gouvernement français républicain envers ces légions polonaises, allemandes, italiennes, espagnoles et belges qui toutes avaient une patrie à délivrer, fut, dès le début, suspecte. On tolérait à Paris les déploiements armés, les exercices au Champ-de-Mars. On assurait à ces légions révolutionnaires le gite d’étape, quand elles se dirigeaient sur la frontière de