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série de procès politiques, dont le plus important fut celui qui aboutit à la condamnation de Weitling en 1843.

Les groupes, traqués, atteints dans leurs chefs, menèrent une existence obscure et prudente jusqu’en 1846. Le cabétiste Ewerbeck dirigeait pacifiquement les groupes allemands de Paris. Après le désastre des weitlingiens en Suisse, l’influence passa au groupe de Londres, où affluèrent les émigrés scandinaves, hollandais, hongrois, tchèques, russes, slaves, alsaciens, et qui parut ainsi une image réduite du communisme international futur. Une recherche était commune à tous : adapter à la situation politique nouvelle la doctrine du parti qui avait abouti à de graves erreurs tactiques. Dès 1843 le groupe de Londres et Ewerbeck s’étaient émus des critiques graves et motivées qui leur étaient parvenues de deux jeunes théoriciens nouveaux, Karl Marx et Friedrich Engels, avec lesquels ils entretenaient une correspondance. Ils leur offrirent d’entrer dans la Fédération. Marx et Engels refusèrent. L’observation attentive des faits économiques et des révolutions contemporaines, l’analyse des doctrines comparées avec ces faits, leur avait permis dès lors de formuler une doctrine communiste nouvelle. Ils n’étaient pas disposés à la confondre avec le

    den bei Weitling aufgefundenen Papieren, 1843 ; les Rapports généraux faits au conseil exécutif de Berne en 1836 et au conseil d’État de Neuchâtel en 1846 ; Karl Marx, Herr Vogt, 1860 ; Gottfried Keller, Briefe und Tagebücher, Ed. Baechtold, 1895, t. I.