gérait les finances, les archives, et servait de tribunal d’honneur en cas de conflit. La société comprit un millier de membres.
Mais les principes encore de la Fédération des Justes furent ceux de la Société des Saisons. Cette société professait qu’il ne suffirait plus d’une révolution politique, mais qu’il fallait « détruire les privilèges quelconques ; autrement ce serait ne rien faire[1] ». La République est le seul gouvernement légitime, « parce que seule elle est fondée sur l’égalité ; que seule elle impose à tous des devoirs égaux et donne à tous les mêmes droits ». Ces devoirs sont « l’obéissance à la volonté générale, le dévouement à la patrie et la fraternité envers chaque membre de la nation ». Les droits corrélatifs sont : 1o Le droit à l’existence. « À la condition du travail, chaque homme doit avoir son existence assurée. » — 2o Le droit à l’éducation, « car l’intelligence a le droit de vie comme le corps ». — 3o Le droit électoral et le référendum. « Mais l’état social étant gangrené, pour passer à l’état sain, le peuple aura besoin pendant quelque temps d’un pouvoir révolutionnaire. » — Qui ne voit que de ce programme babouviste de la Société des Saisons le Manifeste communiste de Marx et d’Engels retiendra : 1o l’obligation universelle du travail ; 2o l’instruction universelle obligatoire ; 3o la dictature du prolétariat ? Et cette notion encore de la République sociale conçue comme un
- ↑ V. les pièces du procès de mai 1839, soumises à la cour des Pairs. Acte d’accusation, pp. 40-43 ; et Tchernoff. Le Parti républicain sous la monarchie de juillet, p. 386.