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nisme, c’est de mettre la machine au service îles hommes présentement écrasés par sa concurrence. Ce que Schuster réclame, c’est l’association des ouvriers en coopératives de production fondées avec la commandite de l’État : c’est la création d’ « ateliers nationaux. »

Il en faudrait demander le capital à l’État. « Car le devoir de l’État est d’augmenter par tous les moyens l’aisance des citoyens ; sa puissance s’accroît de la prospérité de toutes les industries ; sa destination naturelle est de servir le bien-être des hommes. » (Ibid., p. 18.) Et sans doute, pour une part, ce sont là des considérations de droit naturel peu propres à convaincre des gouvernants, s’ils tiennent, comme le croit Schuster, leur mandat de la classe riche elle-même. Mais il ne manque pas de faire appel aux considérations économiques dont useront plus tard Louis Blanc et Lassalle.

La république coopérative retournerait contre l’industrie capitaliste sa tactique propre, la concurrence ; et cette tactique serait victorieuse certainement. Schuster imagine qu’une émulation vive s’emparerait des ouvriers à qui la mission serait échue de montrer au monde que les travailleurs associés ont droit à l’émancipation, en montrant qu’ils sont capables d’une Gestion autonome. Ils auraient à cœur que la production d’un tel atelier national fût de qualité éminente ; et bientôt l’intérêt même des consommateurs soucieux de se pourvoir de bonne marchandise leur apporterait la clientèle sûre, qui fait la solidité commerciale. Des milliers d’ate-