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la quantité de surtravail fournie vient à augmenter, c’est-à-dire en intensifiant encore le mouvoir absorbant du capital. Car le salaire ne hausse que par une hausse encore plus rapide du profit et une accumulation nouvelle, par le labeur ouvrier, des capitaux productifs[1]. Ainsi, en améliorant ses salaires, la classe ouvrière rive plus fortement les chaînes d’or par lesquelles la traîne la bourgeoisie. Tout effort nouveau de labeur ouvrier consolide les droits acquis de la classe dirigeante, le pouvoir de la chose, du capital, en qui se cristallise le travail des générations exploitées et disparues, qui se redressent pour grandir l’exploitation des vivants.

Mais on a vu la révolte des forces productives, mortes ou vives (§ 14). C’est pourquoi le régime futur sera l’administration des choses substituée à l’exploitation des hommes. Le travail accumulé mis au service de tous « élargira, enrichira, stimulera la vie des travailleurs » (§ 40).

4o  Ce régime de propriété exploiteuse et oppressive est appelé par la bourgeoisie un régime de liberté. C’est la liberté qu’on menace quand on veut l’abolir. Engels vient ici à la rescousse de Marx ; et certes ils ne contestent ni l’un ni l’autre que la bourgeoisie ait rompu toutes les entraves matérielles, nationales, juridiques, morales qui empêchaient l’exploitation du marché universel (§ 6-9). Mais ce qu’ils affirment, c’est que la liberté ainsi fondée n’est que « du maquignonnage », de l’exploitation sans

  1. Marx, Lohnarbeit und Kapital, p. 24.