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ment l’opinion vraiment libérale et démocratique.

M. Hansemann et les principaux orateurs de la diète passée sont à peu près de la nuance de votre aristocratie financière sous la Restauration, qui combattait l’ancienne noblesse, l’influence cléricale, qui voulait le règne de l’aristocratie d’argent, mais qui n’avait aucun sentiment profond de l’émancipation populaire.

L’Allemagne n’a donc nullement envie de faire, comme la France, dupée par les exploiteurs de la Révolution de juillet, le triste essai d’un système qui érige en culte le veau d’or, le seul mobile des intérêts matériels, le remplacement de l’aristocratie territoriale, bureaucratique, ministérielle et courtisanesque, par celui des majorités financières, boursicotières et exploratrices.

L’Allemagne veut l’unité, la liberté, la fraternité, l’organisation du travail et l’émancipation des classes ouvrières[1].

Quant à nos métis libéraux, espèce de contrefaçon de votre centre gauche, et allant tout au plus jusqu’à la faconde ampoulée de M. Odilon Barrot, la véritable opinion publique ne leur accorde aucune confiance. Ce sont des hermaphrodites politiques dégénérés en libéraux ;

  1. C’est la terminologie démocratique ancienne. Mais les marxistes n’hésitent pas à l’employer pour se faire entendre des démocrates socialistes. Bien après les débats sur le Manifeste communiste, des marxistes tels que Moll et Schapper, signent avec les fraternal democrats de Londres des manifestes terminés par la formule ancienne et prohibée : « Tous les hommes sont frères !»