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En Amérique, aux États-Unis (car la presse libre de l’Allemagne n’existe qu’au dehors de ce pays), il y a une centaine de journaux imprimés en langue allemande. La plupart sont purement démocratiques. Le plus répandu, même en Europe, se nomme la Malle-poste allemande de New-York (Deutsche Schnellpost in New-York). Les correspondances que reçoit cette feuille des bords du Rhin, du midi de l’Allemagne, et quelquefois de Paris, sont ce qu’il y a de mieux rédigé dans toute la presse allemande, à l’exception toutefois de quelques articles de fond et correspondances de la Gazette allemande de Bruxelles.

Après ce rapide exposé de la presse allemande, j’aurais à vous entretenir un peu de l’opinion publique dans notre pays. Mais je vous écrirai plus au long à ce sujet dans quelques jours[1] ; je me bornerai seulement d’aborder aujourd’hui quelques points principaux.

L’Autriche n’exerce plus aucune influence morale sur l’Allemagne ; son gouvernement est détesté, car sa conduite en Gallicie (sic) et en Italie est la cause que le nom allemand y est si vivement attaqué[2].

L’empire autrichien, d’ailleurs, est rongé d’un mal incurable qui prélude à la dissolution de

  1. Ce sera l’article du 25 août, ci-dessous reproduit.
  2. On a vu plus haut une déclaration analogue d’Engels faite à Londres, un peu plus tard, le 29 novembre 1847 : « Des gouvernements allemands font subir leur despotisme à une partie de la Pologne. La démocratie allemande devrait avoir à cœur de faire cesser cette tyrannie qui est une honte pour l’Allemagne. » (p. 78-79).