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III


Sur la situation de l’Allemagne. (La Réforme du 6 août 1847). — Il est probable que Frédéric Engels était déjà revenu de Bruxelles à Paris, quand il écrivit cet article, qui atteste une connaissance très approfondie de la presse allemande, anglaise et français ; et les hommes qui possédaient cette connaissance n’étaient pas alors très nombreux. Il se pourrait, selon nous, que ce fût l’article par où Engels débuta dans la Réforme de Flocon. Il essaie d’appeler l’attention des démocrates français sur les journaux allemands, qu’il ne faut pas lire sans défiance, et sur ceux dont l’inspiration démocratique est véritable. Nous répétons qu’il ne faut pas attacher d’importance à l’indication qui fait venir d’Aix-la-Chapelle une lettre rédigée, sans doute, à Paris. Après la mesure d’expulsion dont avait été l’objet en 1845, il ne fallait pas qu’un journaliste allemand, présent à Paris, laissât deviner qu’il collaborait à des journaux de la nuance démocratique-socialiste. Le ton persifleur et agressif de la lettre conviendrait fort à Frédéric Engels. Voici l’article :

On nous écrit d’Aix-la-Chapelle :

Les nouvelles d’Allemagne que vous recevez par les journaux se ressentent naturellement de la source d’où elles proviennent. Généralement ce sont des extraits des différentes feuilles censurées : de la Gazette d’Ausbourg, vendue à l’Autriche et à la Bavière ; de la Gazette de Prusse, organe somnifère[1] du cabinet de Berlin ; de la Gazette de Cologne, journal semi-libéral, appartenant à un riche libraire de nos

  1. On a vu plus haut, chez Engels, la même habitude de style, quand il parlait de la manière soporifique du Weekly Dispatch, etc.