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voulu donner à ses adversaires l’occasion de l’attaquer devant le peuple. Il les a sommés de venir soutenir leurs charges en réunion publique, Manchester et à Nottingham.

Aucun d’eux ne s’est produit. À Manchester, O’Connor a parlé pendant quatre heures, devant plus de 10.000 hommes qui l’ont couvert d’un tonnerre d’applaudissements et lui ont confirmé à l’unanimité la confiance qu’ils avaient en lui. La foule était si grande, qu’outre le meeting où O’Connor se défendit en personne, il fallut en tenir un autre sur la place publique, où dix à quinze mille individus, qui n’avaient pu entrer dans la salle, furent harangués par plusieurs orateurs.

Les meetings terminés, O’Connor déclara qu’il recevrait à l’instant même les souscriptions et les cotisations des membres de la Société terrienne, et la somme payée à lui, le soir même, dépassa mille livres sterling (25.000 francs.)

À Nottingham, où O’Connor convoqua le lendemain une des plus grandes réunions qui jamais y avaient eu lieu, l’enthousiasme produit par son discours fut le même.

C’est au moins pour la centième fois que M. O’Connor a triomphé de cette manière éclatante des calomnies de la presse bourgeoise. Imperturbable au milieu de toutes les attaques, l’infatigable patriote poursuit son œuvre, et la confiance unanime du peuple anglais est la meilleure preuve de son courage, de son énergie et de son incorruptibilité.