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M. Marx, démocrate allemand et l’un de ses vice-présidents, pour établir des relations de correspondance entre la Société bruxelloise et la Société des démocrates fraternels de Londres, et aussi pour préparer la réunion d’un congrès démocratique des différentes nations de l’Europe[1].

M. Marx, en se présentant, fut accueilli par les applaudissements prolongés de l’assemblée.

Dans un discours allemand, traduit par M. Schapper, M. Marx déclare que l’Angleterre donnerait le signal de la délivrance de la Pologne. La Pologne, a-t-il dit, ne sera libre que quand les nations civilisées de l’Europe occidentale auront conquis la démocratie. Or, de toutes les démocraties de l’Europe, la plus forte, la plus nombreuse, c’est celle de l’Angleterre ! organisée sur toute l’étendue du pays. C’est en Angleterre que l’antagonisme entre le prolétariat et la bourgeoisie est le plus développé, que la lutte décisive entre les deux classes de la société devient de plus en plus inévitable. C’est donc en Angleterre que commencera, selon toute probabilité, le combat qui se termi-

  1. Sur Carl Schapper, v. l’Introduction historique. Il était en ce temps-là ; marxiste pur.

    Schapper savait admirablement que Marx n’était pas seulement délégué de l’Association démocratique de Bruxelles, mais du groupe ouvrier bruxellois affilié à la Fédération des communistes. Toutefois il était interdit de parler de la Fédération. Les communistes allemands, à l’époque de Weitling déjà, dépistaient la police en entrant dans les groupes démocratiques radicaux, dont l’existence et la propagande étaient connues. Même après le Manifeste communiste, l’organisation communiste dut rester secrète. Les