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IV

ATTITUDE DES COMMUNISTES
DEVANT LES DIVERS PARTIS D’OPPOSITION

75. Ce qui a été dit chapitre II suffit à déterminer, sans explication nouvelle, le rapport des communistes avec les partis ouvriers déjà constitués, avec les chartistes en Angleterre, avec les réformateurs agraires dans l’Amérique du Nord.

Sans doute ils livrent bataille pour les fins prochaines et immédiates, pour les intérêts proches et immédiats de la classe ouvrière. Mais, dans le mouvement du temps présent, ce qui les préoccupe et ce qu’ils défendent, c’est aussi l’avenir de ce mouvement. En France, les communistes se rallieront au parti démocrate-socialiste[1] contre la bourgeoisie conservatrice et radicale ; mais ils ne renonceront pas, pour cela, au droit de garder une parfaite indépendance critique devant les phrases et les chimères qui proviennent de la tradition révolutionnaire.

En Suisse, ils appuieront les radicaux, sans oublier que ce parti est un mélange d’éléments disparates, et que des démocrates socialistes de nuance française s’y coudoient avec des radicaux simplement bourgeois.

  1. Le parti qui, alors, en France, se nommait le parti démocrate-socialiste était celui que représentait Ledru-Rollin en politique et Louis Blanc en littérature. Il différait donc infiniment du socialisme démocratique de l’Allemagne actuelle. [Note de F. Engels.]