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lutionnaire. Les idées de liberté de conscience, de liberté religieuse ne faisaient que proclamer le règne de la libre concurrence dans le domaine du savoir.

51. Sans doute, dira-t-on, les idées religieuses, morales, philosophiques, politiques, juridiques, etc., se sont modifiées au cours de l’évolution historique. Mais la religion, la morale, la philosophie, la politique, le droit, sont restés immuables à travers ces modifications.

« Et n’y a-t-il pas des vérités éternelles, telles que la liberté, la justice, etc., qui sont vraies pour tout régime social ? Or le communisme abolit les vérités éternelles. Au lieu de transformer la religion, la morale, il les abolit. Il contredit ainsi à toute la marche antérieure de l’histoire ».

A quoi se réduit cette accusation ? L’histoire de toute la vie sociale jusqu’ici a eu pour ressort des antagonismes de classe, dont la forme seulement a varié avec les époques diverses.

Mais, en dépit de ces variations dans la forme des antagonismes, le fait persistant à travers tous les siècles passés, c’est l’exploitation d’une partie de la société par l’autre partie. Quoi d’étonnant alors que la conscience sociale de tous les siècles, pour variable et diverse qu’elle paraisse, offre de certaines formes communes ? Formes de conscience, qui ne tomberont en poussière qu’avec la disparition totale de l’antagonisme de classe.

La révolution communiste sera la rupture radicale avec le régime traditionnel de la pro-