Celle-ci ne s’use pas exactement en proportion de l’emploi qu’on en fait. L’homme, au contraire, décline plus vite que ne le ferait croire la simple addition numérique de son travail.
Quand ils s’efforcent de ramener la journée de travail à ses anciennes limites rationnelles, ou bien — là où ils ne peuvent arracher au législateur la fixation d’une journée normale de travail, — quand, au travail prolongé, ils opposent, comme un frein, la hausse des salaires, hausse non seulement proportionnelle au supplément de temps exigé, mais même en dépassant la proportion, les ouvriers ne font que s’acquitter d’un devoir envers eux-mêmes et envers leur race. Ils ne font que mettre des bornes aux tyranniques usurpations du capital. Le temps est, pour l’homme, le champ de développement. Celui qui n’a aucun temps libre dont il puisse disposer, celui dont la vie entière, en dehors des interruptions purement physiques, des intervalles du sommeil, des repas, etc., est absorbée par le capitaliste, cet homme-là est moins qu’une bête de somme. Il est une simple machine à produire une richesse à laquelle il reste étranger, écrasé dans son corps, abruti dans son esprit. Et pourtant toute l’histoire de l’industrie moderne montre que le Capital, si on ne le refrène, travaille, sans remords et sans pitié, à abaisser toute la classe ouvrière à cet état d’extrême dégradation.
Il peut se faire qu’en prolongeant la journée de travail le capitaliste paye des salaires plus élevés, et que, pourtant il abaisse la valeur du travail, si l’élévation de salaires ne correspond pas à l’extraction d’une plus