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portions variables suivant lesquelles elle peut se répartir entre les deux copartageants ne changeront pas cette valeur elle-même.

Il n’y aurait rien de changé non plus si, au lieu d’un seul ouvrier, vous mettez toute la population ouvrière, douze millions de journées de travail, par exemple, au lieu d’une seule.

Puisque le capitaliste et l’ouvrier ne font que partager cette valeur limitée, c’est-à-dire la valeur mesurée sur le travail total de l’ouvrier, plus l’un reçoit, moins l’autre recevra, et réciproquement : quand une quantité est donnée, à mesure qu’une de ses parties augmente, l’autre diminue d’autant. Si le salaire change, le profit changera dans un sens opposé. Si le salaire descend, le profit montera, et si le salaire monte, le profit descendra. Si l’ouvrier, selon notre première hypothèse, reçoit trois schellings, somme égale à la moitié de la valeur qu’il a créée, ou si sa journée entière se compose pour une moitié de travail payé, et pour l’autre moitié de travail impayé, le taux du profit sera de 100 pour cent, car, en ce cas, le capitaliste aussi recevrait trois schellings. Si l’ouvrier ne reçoit que deux schellings, c’est-à-dire s’il ne travaille pour lui-même qu’un tiers de la journée entière, le capitaliste aura quatre schellings et le taux du profit sera de 200 pour cent. Si l’ouvrier reçoit quatre schellings, le capitaliste n’en recevra que deux, et alors le taux du profit s’abaissera à 33 1/3 pour cent. Mais toutes ces variations seront sans influence sur la valeur de la marchandise. Une hausse générale du salaire abouti-