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semaine, il la vend à sa valeur. Supposons-le ouvrier fileur. S’il travaille six heures par jour, il ajoutera chaque jour au coton une valeur de 3 schellings. Cette valeur chaque jour ajoutée par lui sera l’équivalent exact de son salaire, ou le prix de sa force de travail, reçu tous les jours. Mais dans ce cas aucune plus-value, absolument aucun surproduit ne reviendrait au capitaliste. Ici nous voilà donc arrêtés.

En achetant la force de travail de l’ouvrier et la payant à sa valeur, le capitaliste, comme tout autre acheteur, a acquis le droit de consommer ou d’employer la marchandise achetée. On consomme ou l’on emploie la force de travail d’un homme en le faisant travailler, comme on consomme ou l’on emploie une machine en la faisant fonctionner. En achetant la valeur journalière ou hebdomadaire de la force de travail de l’ouvrier, le capitaliste a donc acheté le droit de se servir de cette force, de la faire travailler pendant toute la journée ou toute la semaine. La journée ou la semaine de travail a, bien entendu, certaines limites, mais nous y regarderons de plus près par la suite.

Pour l’instant je veux appeler votre attention sur un point décisif.

La valeur de la force de travail est déterminée par la quantité de travail nécessaire pour la conserver ou la reproduire, mais l’usage de cette force de travail n’est limité que par l’énergie agissante et la vigueur physique du travailleur. La valeur journalière ou hebdomadaire de la force de travail est tout à fait distincte de l’exercice journalier ou hebdomadaire de cette force,