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point qui a échappé à tous ses successeurs. Il avait dit « : La valeur d’un homme est, comme pour toutes les autres choses, son prix : c’est-à-dire ce que l’on donnerait pour l’Usage de sa Force ».

Prenant cela pour base, nous serons à même de déterminer la valeur du travail, comme celui de toutes les autres marchandises.

Mais, auparavant, on pourrait demander d’où vient ce singulier phénomène ; comment il se fait que l’on trouve sur le marché une catégorie d’acheteurs en possession de la terre, des machines, des matières premières et des moyens de subsistance, toutes choses qui, sauf la terre à l’état brut, sont les produits du travail, et de l’autre côté une catégorie de vendeurs n’ayant rien à vendre, excepté leur force de travail, leur bras et leur cerveau agissants ; comment il se fait que le premier groupe achète continuellement dans le but de réaliser un profit et de s’enrichir, tandis que l’autre groupe vend continuellement dans le but de gagner sa vie ? Examiner cette question, ce serait examiner ce que les économistes ont appelé l’Accumulation antérieure ou primitive, mais qu’il faudrait appeler l’Expropriation primitive. On trouverait que cette prétendue Accumulation primitive ne signifie rien d’autre chose qu’une série d’évolutions historiques aboutissant à une Décomposition de l’union primitive qui existait entre le travailleur et ses moyens de travail. Toutefois, cet examen dépasse les bornes de mon sujet. La Séparation entre l’homme de travail et les moyens de travail une fois établie, cet état de choses va se maintenir et se re-