Page:Marx - Salaires, prix, profits.djvu/55

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mande doivent constamment tendre à s’équilibrer, bien qu’elles ne le fassent qu’en compensant une fluctuation par une autre, une hausse par une baisse, et vice versa. Si, au lieu de se borner à considérer les fluctuations journalières, on analyse les mouvements des prix courants pendant de plus longues périodes, comme l’a fait, par exemple, M. Tooke dans son Histoire des Prix, on trouvera que les fluctuations des prix-courants, les déviations par lesquelles ils s’écartent de la valeur, leurs mouvements ascendants et descendants se paralysent et se compensent ; de telle sorte que, en dehors de l’effet des monopoles, et de quelques autres modifications que je dois laisser de côté en ce moment, les marchandises de toute espèce se vendent, en moyenne, à leurs valeurs respectives, à leurs prix naturels. Les moyennes des périodes pendant lesquelles se compensent les fluctuations des prix-courants sont différentes pour différents genres de marchandises, parce qu’il est plus facile d’ajuster l’offre à la demande avec tel genre qu’avec tel autre.

Si donc, en gros, et quand on embrasse des périodes de temps assez longues, toutes les espèces de marchandises se vendent à leurs valeurs respectives, il est absurde de supposer que le profit, non dans des cas individuels, mais les profits constants et ordinaires des différentes industries proviennent des prix des marchandises, c’est-à-dire de ce qu’elles ont été vendues à un prix supérieur à leur valeur. L’absurdité de cette notion éclate aux yeux dès qu’on la généralise. Ce qu’un homme gagnerait constamment comme vendeur, il le