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N’ayant parlé jusqu’ici que de la Valeur, j’ajouterai quelques mots sur le Prix, qui est une forme particulière que prend la valeur.

En lui-même, le prix n’est que l’expression monétaire de la valeur. Les valeurs de toutes les marchandises de ce pays, par exemple, sont exprimées en prix d’or, tandis que sur le continent elles sont principalement exprimées en prix d’argent. La valeur de l’or ou de l’argent, comme celle de toutes les autres marchandises, est déterminée par la quantité de travail nécessaire pour se les procurer. Vous échangez une certaine somme de vos produits nationaux, où une certaine somme de votre travail national est cristallisée, contre la production des pays fournissant l’or et l’argent, production où fut cristallisée une certaine quantité de leur propre travail. C’est de cette façon, en réalité par un troc, que vous apprenez à exprimer en or et en argent les valeurs de toutes les marchandises, c’est-à-dire les quantités respectives de travail qu’elles contiennent. En observant d’un peu plus près et plus à fond l’expression monétaire de la valeur, ou, ce qui revient au même, la conversion de la valeur en prix, vous apercevrez que c’est là un procédé par lequel on donne aux valeurs de toutes les marchandises une forme indépendante et homogène, par lequel on les exprime comme quantités d’un même travail social. En tant qu’il n’est que l’expression monétaire de la valeur, le prix a été appelé prix naturel par Adam Smith, et par les physiocrates français prix nécessaire.

Quel est donc le rapport entre la valeur et les prix-courants,