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pour transformer une certaine quantité de filés en articles textiles. Son produit de vingt heures n’avait donc pas plus de valeur que son produit précédent de dix.

Si donc c’est la quantité de travail socialement nécessaire incorporée dans les marchandises qui règle leur valeur d’échange, tout accroissement de la quantité de travail qu’il faut pour produire une marchandise doit en augmenter la valeur, comme toute diminution doit l’abaisser.

Si les diverses quantités de travail nécessaires pour produire les diverses marchandises restaient constantes, leurs valeurs relatives aussi resteraient constantes. Mais tel n’est point le cas. La quantité de travail nécessaire pour produire une marchandise change sans cesse, à mesure que changent les puissances, les forces productives du travail employé. Plus les forces productives du travail sont grandes, plus il y aura de produits achevés en une durée de travail donnée ; plus les forces productives du travail sont petites, moins il y aura de produits achevés dans le même temps.

Si, par exemple, le mouvement ascendant de la population obligeait à cultiver des terres moins fertiles, on n’obtiendrait la même quantité de production que grâce à une plus grande dépense de travail, et la valeur des productions agricoles s’élèverait en conséquence. D’un autre côté, si, avec les moyens actuels de production, un seul fileur transforme en filés, dans une seule journée de travail, une quantité de coton plusieurs milliers de fois supérieure à celle qu’il aurait pu filer pendant le même temps avec le rouet, il est évident