la rente était aussi de 100 0/0 des salaires, il y aurait une nouvelle addition de dix ; au total le prix de la marchandise serait donc trente. Mais déterminer ainsi le prix, ce serait le déterminer d’après le salaire. Si dans le cas ci-dessus, le salaire montait à vingt, le prix de la marchandise monterait à soixante, et ainsi de suite. C’est pour cela que tous les économistes arriérés qui ont présenté cette thèse de la détermination du prix par le salaire, se sont efforcés de la démontrer en traitant le profit et la rente comme de simples portions additionnelles de tant pour cent des salaires. Naturellement aucun d’eux n’a pu réduire ce tant pour cent à une loi économique quelconque. Ils semblent croire, au contraire, que c’est la tradition, la coutume, la volonté du capitaliste ou quelque autre méthode également arbitraire et inexpliquable, qui établit les profits. S’ils prétendent que c’est la concurrence entre les capitalistes, ils ne disent rien du tout. Cette concurrence arrive sûrement à égaliser les différents taux de profit en différentes industries, elle les réduit à un niveau moyen, mais elle ne peut jamais déterminer ce niveau lui-même, c’est-à-dire le taux général des profits.
Qu’entend-on quand on dit que le prix des marchandises est déterminé par le salaire ? Ce mot n’étant qu’un nom pour désigner le prix du travail, on entend que le prix des marchandises est réglé par le prix du travail. Comme le prix est une valeur d’échange, — et quand je parle de valeur c’est toujours de la valeur d’échange dont je veux parler — une valeur d’échange exprimée en argent, la proposition revient à celle-ci : « la valeur des