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l’Angleterre et de l’Écosse, la hausse les affecta d’une manière fort inégale.

Enfin, la période où se produisit cette hausse des salaires, vit diverses influences en contrecarrer les effets : rétablissement de nouveaux impôts à la suite de la guerre de Crimée, la démolition d’une partie considérable des habitations occupées par les travailleurs agricoles, et ainsi de suite.


Ces réserves faites, je dirai que de 1849 à 1859 il se produisit une hausse d’environ 400/0 dans le taux moyen des salaires agricoles de la Grande Bretagne. Je pourrais vous fournir d’amples détails à l’appui de mon assertion, mais il suffira, je crois, pour l’objet du présent débat, de vous renvoyer au travail critique, si consciencieux, lu par M. John Morton, en 1860, à la Société des Arts et Métiers de Londres, sur « les forces employées dans l’agriculture ». L’auteur a établi ses statistiques à l’aide de comptes et d’autres documents authentiques, qu’il avait recueillis auprès d’une centaine de fermiers, résidant dans douze comtés d’Écosse et trente-cinq comtés d’Angleterre.

D’après l’opinion de notre ami Weston, et rapprochée de la hausse simultanée dans les salaires des diverses fabriques, la hausse des salaires agricoles devait entraîner une augmentation effrayante du prix des productions agricoles, pendant la période comprise entre 1849 et 1859. En fut-il ainsi ? Loin de là, en dépit de la guerre de Crimée et de mauvaises récoltes successives de 1854 à 1856, le prix moyen du blé, le prin-