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Le peuple allemand, qui sentait profondément la nécessité d’en finir avec la détestable division du territoire émiettant et anéantissant la force collective de la nation, croyait, pendant un temps, voir poindre dans l’Assemblée nationale une ère nouvelle. Mais la conduite puérile de cet assemblage de Salomons calma vite l’enthousiasme national. Les procédés honteux auxquels donna lieu l’armistice de Malmoë (septembre 1848) firent éclater l’indignation populaire contre une assemblée qui, on l’avait espéré, ouvrirait à la nation un champ libre pour l’action, et qui, au contraire, emportée par une lâcheté sans égale, rendait seulement leur solidité première aux fondements sur lesquels est bâti le système contre-révolutionnaire actuel.