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qu’une halte d’où, suivant le cours des circonstances, le pays devrait, ou s’élever au degré supérieur du républicanisme unitaire, ou retomber dans le vieux régime clérico-féodal et bureaucratique. Dans tous les cas, le vrai et décisif combat était encore à livrer ; les événements de mars n’avaient fait qu’engager la bataille.

Comme l’Autriche et la Prusse étaient les deux États prédominants de l’Allemagne, toute victoire révolutionnaire décisive à Vienne ou à Berlin eût été décisive pour toute l’Allemagne. Et jusqu’à un certain point, les événements de mars 1848 déterminèrent la marche des affaires allemandes dans ces deux villes. Il serait superflu, par conséquent, de revenir sur le mouvement dans les petites villes, et nous pourrions effectivement nous borner à la considération exclusive des affaires de l’Autriche et de la Prusse, si ces petits États n’avaient donné naissance à un corps dont l’existence même était une preuve frappante de la situation anormale de l’Allemagne et de l’insuffisance de la récente révolution ; un corps si anormal, si grotesque par sa position même, et néanmoins si convaincu de sa propre importance, que l’histoire, il est plus que probable, n’en fournira pas le pendant.