Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/87

Cette page a été validée par deux contributeurs.

point de vue politique était beaucoup moins instruite, ce fut la bureaucratie libérale qui entrait en fonction et déclarait exercer le pouvoir pour le compte de celle-là.

Nous avons vu, en outre, comment les partis et les classes de la société qui jusqu’alors étaient unis dans l’opposition à l’ancien gouvernement, se divisèrent après la victoire ou au cours de la lutte même ; et comment cette bourgeoisie libérale, qui fut seule à profiter de la victoire, se retourna brusquement contre ses alliés d’hier, prit une attitude hostile envers chaque classe ou parti plus avancé, et conclut une alliance avec les éléments féodaux et bureaucratiques vaincus. De fait, il était manifeste dès le commencement du drame révolutionnaire, que la bourgeoisie libérale ne pourrait tenir tête aux partis féodaux et bureaucratiques, vaincus mais non détruits, sans l’appui des partis populaires plus avancés, et qu’elle aurait également besoin de l’aide de la noblesse féodale et de la bureaucratie contre l’assaut de ces masses radicales. Il était clair que la bourgeoisie en Autriche ne possédait pas la force nécessaire pour maintenir son pouvoir et pour adapter les institutions du pays à ses besoins et à ses idées, Le ministère bourgeois libéral n’était