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moins un corps indépendant et pas mal turbulent ; ils tinrent des conciliabules dans la « Aula », prenant une position intermédiaire entre la bourgeoisie et les travailleurs ; empêchant par leur constante agitation les choses de retomber dans la tranquille routine de tous les jours, et bien des fois imposant leurs résolutions au comité de sûreté. D’autre part, il fallait employer les ouvriers, presque tous sans travail, dans les travaux publics, aux frais de l’État ; et l’argent nécessaire, on devait naturellement le puiser dans les poches des contribuables ou dans les caisses de la ville de Vienne. Tout cela devenait forcément très désagréable aux commerçants de Vienne. Les industries de la ville, établies en vue de la consommation des riches et aristocratiques cours d’un grand pays, étaient nécessairement tout à fait paralysées par la Révolution, par la fuite de l’aristocratie et de la cour le commerce était stationnaire, et l’agitation et l’excitation perpétuelles entretenues par les étudiants et les ouvriers n’étaient certes pas faites pour « faire renaître la confiance », selon la phrase consacrée. Aussi se produisit-il un certain froid entre la bourgeoisie d’une part et les turbulents étudiants et ouvriers de l’autre et si, pendant longtemps cette froideur ne