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raire de l’Autriche avec le reste de l’Allemagne et, par l’Allemagne, avec le reste du monde, contribua beaucoup à former une opinion anti-gouvernementale et mettait du moins un peu d’information politique à la portée d’une partie de la population autrichienne.

C’est ainsi qu’à la fin de 1847 l’Autriche fut saisie par cette agitation politico-religieuse qui travaillait alors toute l’Allemagne, et si le progrès en était plus silencieux en Autriche, elle n’en trouva pas moins des éléments révolutionnaires sur qui agir. Il y avait là le paysan, le serf ou tenancier féodal, broyé sous le poids des exactions seigneuriales ou gouvernementales l’ouvrier de fabrique, forcé par le bâton de l’agent de police de travailler à n’importe quelles conditions qu’il plaisait aux fabricants de lui imposer le compagnon, à qui les lois corporatives enlevaient tout espoir de se créer une position indépendante dans son métier ; le marchand, qui se heurtait à chaque pas dans les affaires contre d’absurdes règlements ; le fabricant, en conflit perpétuel avec les corporations de métiers, qui veillaient avec un soin jaloux sur leurs privilèges, ou avec des fonctionnaires avides et tracassiers ; le maître d’école, le savant, le haut employé plus cultivé, se débattant contre un clergé ignorant et