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pas précisément d’opposition, car l’opposition était chose impossible encore, mais de mécontentement, un désir général de réformes, de nature plutôt administrative que constitutionnelle. Et de même qu’en Prusse, une partie de la bureaucratie s’unit à la bourgeoisie. Cette caste héréditaire de fonctionnaires n.’avait pas oublié les traditions de Joseph II les plus instruits parmi les employés de l’État qui, à l’occasion, se mêlaient eux-mêmes d’imaginaires réformes possibles, préféraient de beaucoup le despotisme progressif et intellectuel de l’empereur au despotisme « paternel » de Metternich. Un certain nombre de la noblesse pauvre se rangea également du côté de la bourgeoisie, et quant aux classes inférieures de la population, qui avaient toujours trouvé abondance de raisons pour se plaindre de leurs supérieurs, sinon du gouvernement, elles ne pouvaient pas, dans la plupart des cas, ne pas donner leur adhésion aux aspirations réformatrices de la bourgeoisie.

Ce fut à peu près vers cette époque, en 1843 ou 1844 ? que s’introduisit en Allemagne une branche de littérature particulière qui répondait à ce changement. Un petit nombre d’écrivains, de romanciers, de critiques littéraires, de mauvais poètes autrichiens, tous de talent