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obligations par la banqueroute de 1810, avait, peu de temps après la paix, rétabli son crédit sur les grandes places européennes, et au fur et à mesure que son crédit augmentait, elle l’avait escompté. Tous les grands manieurs d’argent d’Europe avaient engagé des portions considérables de leur capital dans les fonds autrichiens ; tous étaient donc intéressés à maintenir le crédit du pays, et comme le crédit public autrichien, pour se maintenir, exigeait toujours de nouveaux emprunts, force leur fut, de temps à autre, d’avancer de nouveaux capitaux, afin de maintenir le crédit du nantissement de ceux qu’ils avaient avancés déjà. La longue paix après 1815 et l’apparente impossibilité de renverser un empire vieux de mille ans, comme l’Autriche, accroissait le crédit du gouvernement de Metternich dans des proportions extraordinaires et le rendait indépendant même des banquiers et des agioteurs ; car, aussi longtemps que Metternich pouvait se procurer de l’argent à Francfort et à Amsterdam, il avait naturellement la satisfaction de voir les capitalistes à ses pieds. Ils étaient, d’ailleurs, à sa merci sous tous les rapports les gros profits que les banquiers, spéculateurs, et fournisseurs de l’État s’arrangent toujours pour tirer d’une monarchie absolue furent