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toutes les autres nations se trouvant dans une situation analogue ; deuxièmement, et cela a toujours été le principe fondamental des monarchies absolues, il s’appuyait sur deux classes, les propriétaires terriens féodaux et les grands financiers, tout en cherchant à tenir la balance égale entre ces deux classes, de façon à laisser une entière liberté d’action au gouvernement. La noblesse foncière, qui vivait exclusivement des revenus féodaux de toutes sortes, devait forcément appuyer un gouvernement qui était son unique sauvegarde contre la classe d’esclaves opprimés, de l’exploitation de laquelle elle vivait. Toutes les fois que la partie la moins riche de ces nobles s’élevait contre le gouvernement, comme en Galicie en 1846, Metternich déchaînait aussitôt contre eux ces mêmes serfs qui, coûte que coûte, profitaient de l’occasion pour tirer une vengeance terrible de leurs oppresseurs les plus directs.

D’un autre côté les grands capitalistes de la Bourse étaient liés au gouvernement de Metternich par les vastes sommes qu’ils avaient prêtées à l’État. L’Autriche ayant reconquis toute sa puissance en 1815, ayant rétabli et maintenu la monarchie absolue en Italie depuis 1820, et débarrassée d’une partie de ses