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çaient à être infectés du « poison » du socialisme et du communisme ; mais comme hors de la Prusse il y a peu de villes de quelque importance et encore moins de districts manufacturiers, le mouvement de cette classe, par suite de l’absence de centres d’action et de propagande, fut extrêmement lent dans les petits États.

La difficulté de donner libre carrière à l’opposition politique dans la Prusse et dans les petits États créa une espèce d’opposition religieuse dans les mouvements parallèles du Catholicisme Allemand et des communautés libres. L’histoire nous fournit de nombreux exemples de pays jouissant de la bénédiction d’une Église d’État, où la discussion politique est entravée et où la profane et dangereuse opposition à la puissance temporelle se cache sous la lutte plus sanctifiée et, en apparence, plus désintéressée contre le despotisme spirituel. Nombre de gouvernements qui ne permettent pas qu’un de leurs actes quelconque soit discuté, se garderont de faire des martyrs et d’exciter le fanatisme religieux des masses. C’est ainsi qu’en Allemagne, en 1845, la religion protestante ou catholique romaine, ou toutes les deux, étaient considérées comme faisant partie intégrante de la loi du pays. Et