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l’Autriche, nous le verrons bientôt, était considérée comme un pays absolument barbare, duquel on savait fort peu de chose et dont le peu qu’on savait n’était pas à l’honneur de la population ; l’Autriche n’était donc pas considérée comme une partie essentielle de l’Allemagne.

Les autres classes de la société dans les petits États suivirent plus ou moins rapidement les traces de leurs semblables en Prusse. Les petits bourgeois devenaient de plus en plus mécontents de leurs gouvernements respectifs, de l’augmentation des impôts, de l’attentat contre ces simulacres de privilèges desquels ils ne manquaient pas de se targuer lorsqu’ils se comparaient aux « esclaves du despotisme » de l’Autriche et de la Prusse mais jusqu’ici leur opposition n’avait pas de caractère déterminé qui pût les désigner comme un parti indépendant, distinct du constitutionnalisme de la haute bourgeoisie. Le mécontentement grandissait aussi parmi les paysans ; mais, on le sait ; dans les temps tranquilles et paisibles, cette catégorie du peuple ne fait jamais valoir ses droits ni ne revendique sa position de classe indépendante, sauf dans les pays où existe le suffrage universel. Les ouvriers industriels des villes commen-