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fils des croisés. Il trouva à son avènement un système de gouvernement à la fois coûteux et parcimonieusement réglé, et un trésor médiocrement garni. Au bout de deux ans, plus de trace d’un excédent d’argent ; tout était dépensé en fêtes de cour, en largesses et en voyages d’apparat, en subventions à des nobles rapés, rapaces et besogneux : et les impôts ordinaires ne suffisaient plus aux exigences de la cour et du gouvernement. En sorte que Sa Majesté se trouva bientôt placée entre un déficit criant et une loi de 1820 qui frappait d’illégalité tout nouvel emprunt ou toute augmentation des taxes existantes, sans l’assentiment de la « Future Représentation du Peuple ». Cette représentation n’existait pas le nouveau roi, moins encore que son père, ne tenait à la créer il savait, y eût-il tenu, que l’opinion publique avait singulièrement changé depuis son accession au trône.

De fait, la bourgeoisie, qui avait espéré que le nouveau roi accorderait de suite une constitution, proclamerait la liberté de la presse, l’institution du jury, etc., en un mot, prendrait la direction de cette paisible révolution qu’elle demandait pour s’assurer la suprématie politique, — la bourgeoisie avait reconnu son erreur et, féroce, se retourna