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nuire à eux-mêmes. Car dans le cas où la Diète de la confédération, cette simple marionnette dans les mains de l’Autriche et de la Prusse, aurait essayé de porter atteinte à leur indépendance souveraine, ils étaient sûrs, s’ils lui résistaient, d’être soutenus par l’opinion publique et les Chambres ; que si, au contraire, les Chambres devenaient trop puissantes, il leur était loisible de se servir du pouvoir de la Diète pour mater l’opposition. Les constitutions de la Bavière, du Würtemberg, de Bade et du Hanovre ne pouvaient, dans ces circonstances, donner lieu à une lutte sérieuse pour le pouvoir politique. C’est pourquoi la grande majorité de la bourgeoisie allemande demeura généralement étrangère aux disputailleries qui s’élevaient dans les assemblées législatives des petits États, sachant bien que tout effort, toute victoire secondaire serait inefficace sans une transformation fondamentale de la politique et de la constitution des deux grandes puissances d’Allemagne. Or, à cette même époque, surgissait dans ces petites assemblées une race d’avocats libéraux, professionnels de l’opposition, les Rotteck, les Welcker, les Roemer, les Jordan, les Stieve et les Eisenmann, ces grands « hommes populaires » (Volksmänner) qui, après une