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munistes dans les masses, ne pouvait être l’objectif de la ligue. Cette base de l’association était si bien comprise par la majorité de ses membres, que lorsque certains ambitieux arrivistes parmi eux essayèrent de la transformer en une conspiration pour improviser des révolutions, ils furent promptement expulsés.

Une telle association ne pouvait, d’après aucune loi du monde, être appelée un complot, une ligue de conspirateurs pour des fins de haute trahison. Si c’était une conspiration, c’en était une, non contre le gouvernement existant, mais contre ses successeurs probables. Et le gouvernement prussien ne s’y trompait pas. C’est là la raison pour laquelle on gardait les onze accusés en prison cellulaire pendant dix-huit mois, employés par les autorités à exécuter des tours de force judiciaires les plus étranges. Figurez-vous que les prévenus après huit mois de prison préventive furent renvoyés pendant plusieurs mois encore « faute de preuves contre eux d’un crime quelconque ». Et quand enfin ils furent traduits devant le jury, pas un seul acte manifeste portant le caractère de haute trahison ne put être prouvé contre eux. Et néanmoins ils furent condamnés. Vous allez voir comment. Un des émissaires de la ligue fut arrêté en mai 1851