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fort pour échapper à la ruine certaine qui la menaçait ? Avant tout, voir clair dans la situation et se persuader qu’il n’y avait plus que deux partis qui lui fussent ouverts : ou de se soumettre sans condition au gouvernement, ou de prendre fait et cause pour l’insurrection armée, sans réserve et sans hésitation. Ensuite, reconnaître publiquement tous les soulèvements qui avaient déjà éclaté et engager partout le peuple à prendre les armes pour la défense de la Représentation nationale, déclarant hors la loi tous les princes, ministres et autres, qui oseraient s’opposer au peuple souverain représenté par ses mandataires. En dernier lieu, déposer immédiatement le vicaire impérial allemand, créer un pouvoir exécutif fort, actif et sans scrupules, appeler des troupes insurgées à Francfort, fournissant ainsi un prétexte légal pour l’extension de l’insurrection, organiser en un corps compact toutes les forces dont elle disposait, en un mot, profiter vivement et sans hésiter de tous les moyens à son service pour fortifier sa position et endommager celle de ses ennemis.

De tout cela les vertueux démocrates de l’Assemblée de Francfort firent tout juste le contraire. Non contents de laisser les choses aller comme elles voulaient, ces dignitaires allèrent