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La position de l’Assemblée nationale était bien plus favorable qu’on ne devait s’y attendre après sa carrière ignominieuse. La moitié ouest de l’Allemagne avait pris les armes pour sa défense ; l’armée était partout hésitante ; dans les petits États elle inclinait incontestablement vers le mouvement : l’Autriche était paralysée par la marche victorieuse des Hongrois, et la Russie, cette réserve du gouvernement allemand, rassemblait toutes ses forces pour soutenir les Autrichiens contre les troupes Magyares. Il ne s’agissait que de soumettre la Prusse, et vu les sympathies révolutionnaires qui existaient en ce pays, il y avait assurément des chances pour atteindre ce but. Tout dépendait donc de l’attitude de l’Assemblée.

Or, l’insurrection est un art au même titre que la guerre ou n’importe quel autre art et soumis à de certaines règles dont la négligence entraîne la ruine du parti qui s’en rend coupable. Ces règles, qui sont des déductions de la nature des partis et des circonstances avec lesquels on a à compter en pareil cas, sont tellement claires et simples que la courte expérience de 1848 suffisait pour les apprendre aux Allemands. Premièrement, ne jouez jamais avec l’insurrection si vous n’êtes pas