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fatale ; la mine était chargée ; il ne fallait qu’une étincelle pour la faire sauter. La dissolution du parlement en Saxe, l’appel de la Landwehr (la réserve militaire) en Prusse, la résistance ouverte du gouvernement à la constitution impériale, étaient de ces étincelles ; elles tombèrent ; et soudain le pays fut embrasé. A Dresde, le 4 mai, le peuple victorieux s’empara de la ville et en chassa le roi, pendant que tous les districts d’alentour envoyèrent des renforts aux insurgés. Dans la Prusse rhénane et en Westphalie, la Landwehr refusa de marcher, prit d’assaut les arsenaux et s’arma pour la défense de la constitution impériale. Dans le Palatinat le peuple empoigna les fonctionnaires du gouvernement bavarois, saisit les caisses publiques, et installa un Comité de Défense qui plaçait la province sous la protection de l’Assemblée nationale. A Wurtemberg le peuple força le roi à reconnaître la constitution impériale et à Bade l’armée jointe au peuple contraignit le Grand Duc à prendre la fuite et établit un gouvernement provisoire. Sur d’autres points de l’Allemagne, le peuple n’attendait qu’un signal décisif de l’Assemblée pour se lever les armes à la main et se mettre à sa disposition.