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bourgeois de la royauté constitutionnelle et la petite bourgeoisie, plus ou moins démocratique, l’agitation pour la mise à exécution immédiate de la constitution impériale gagna rapidement du terrain, et trouva sa plus puissante expression dans les parlements des divers États. Les chambres de la Prusse, du Hanovre, de la Saxe, de Bade, de Wurtemberg, se prononcèrent en sa faveur. La lutte entre les gouvernements et l’Assemblée de Francfort prit un caractère menaçant.

Le gouvernement cependant agissait avec promptitude. Les chambres prussiennes furent dissoutes, de manière anti-constitutionnelle, puisqu’elles avaient à reviser et à confirmer la constitution ; des émeutes éclatèrent à Berlin, provoquées exprès par le gouvernement, et le lendemain, le 28 avril, le ministère prussien publia une note circulaire dans laquelle la constitution impériale était dénoncée comme un document des plus anarchiques et révolutionnaires, qu’il incombait aux gouvernements d’Allemagne de remodeler et d’épurer. La Prusse reniait donc carrément ce pouvoir constituant souverain dont les sages de Francfort s’étaient toujours targués, mais qu’ils n’avaient jamais établi. Un congrès de princes, un renouvellement de l’ancienne Diète fédérale, fut