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toujours prêt à tirer l’épée contre l’ennemi du dedans ou du dehors. Nous verrons qu’il tint cette promesse d’une façon assez déconcertante pour l’Assemblée nationale.

Les Salomons de Francfort, après une profonde enquête diplomatique, arrivèrent à la conclusion que cette réponse équivalait à un refus. Ils votèrent alors (le 12 avril) la résolution que la constitution impériale était la loi du pays et devait être maintenue, et dans leur embarras, ils élurent un comité de 30 membres, chargés de faire des propositions sur les moyens de la mise en vigueur de la constitution.

Cette résolution donna le signal du conflit entre l’Assemblée de Francfort et les gouvernements allemands qui, dès lors, éclata. La bourgeoisie, et spécialement la petite bourgeoisie, s’étaient soudain déclarées pour la nouvelle constitution de Francfort. Elles ne pouvaient attendre le moment qui devait « clore la révolution ». En Autriche et en Prusse la révolution avait été arrêtée pour l’heure par l’intervention de la force armée. Les classes sus-dites auraient préféré une manière moins violente de pratiquer cette opération, mais elles n’avaient pas eu de choix ; la chose était faite et il fallait en prendre son