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image des idées politiques confuses, contradictoires et embryonnaires de Messieurs les démocrates. Et si leurs propres paroles et écrits — pour autant qu’ils savaient écrire — n’en fournissaient pas une preuve suffisante, leurs actions la fourniraient ; car il est bien entendu qu’on doit juger un homme non sur ses prétentions, mais sur ses actions, non sur ce qu’il prétend être, mais sur ce qu’il est et fait réellement ; or, les actions de ces héros de la démocratie allemande parlent assez haut par elles-mêmes, comme nous le verrons par la suite. Cependant la constitution impériale avec tout son attirail et ses accessoires fut définitivement votée, et le 28 mars le roi de Prusse, par 290 votes, contre 248 abstentions et 200 absents, fut élu empereur d’Allemagne, minus l’Autriche. L’ironie historique était complète ; la farce impériale jouée dans les rues de Berlin stupéfait, trois jours après la révolution du 18 mars 1898, par Frédéric-Guillaume IV, dans un état qui partout ailleurs l’aurait fait tomber sous le coup de la loi contre l’ivrognerie — cette dégoutante farce fut sanctionnée exactement un an après par la prétendue assemblée représentative de toute l’Allemagne.

C’était donc là le résultat de la révolution allemande.